2027 : Et si un militaire dirigeait la France ?

2027 : Et si un militaire dirigeait la France ?
2027 : Et si un militaire dirigeait la France ? Une nation sous uniforme. Un rêve pour de nombreux Français entre ordre et risque d’autoritarisme…
La tentation du pouvoir fort
À l’heure des crises multiples sécurité, économie, immigration, confiance démocratique certains citoyens murmurent qu’il faudrait un homme fort à la tête de la France. Quelqu’un qui tranche, qui impose, qui remet “de l’ordre” dans le pays. Et dans cette logique, certains fantasment une figure bien connue des récits de stabilité : le militaire en citant même quelques noms… Mais que se passerait-il si un haut gradé de l’armée prenait les rênes de l’Élysée ? Serait-ce un retour aux fondamentaux républicains ou une dérive autoritaire maquillée en mission de sauvetage ? Pour 1 jour politique, nous avons imaginé le scénario, recueilli des témoignages et interrogé des spécialistes.
Militaire président : un mythe moderne ?
Figure perçue comme intègre et discipliné, les sondages d’opinion confirment que l’armée reste l’une des institutions les plus respectées par les Français, placée bien devant les partis politiques. Pour beaucoup, un général à l’Élysée incarnerait la rigueur, le dévouement l’absence de corruption. C’est ce que pense François, 46 ans, chef d’entreprise à Lyon : « J’ai toujours dit que si un général se présentait, je voterais pour lui. Les militaires ont le sens du devoir, pas comme les politiques qui changent d’avis tous les quatre matins. » Mais cette vision ne dit rien de la complexité du pouvoir civil ni des limites des réflexes militaires dans une démocratie plurielle.
Quand les armes veulent gouverner, le retour historique…
La France a déjà connu un militaire à sa tête : le général de Gaulle, figure tutélaire respectée. Mais il est arrivé par la légitimité du suffrage, non par la force. Cependant, des précédents plus sombres ailleurs tel qu’au Chili, 1973 avec le coup d’État de Pinochet, en Birmanie, la junte militaire répressive , en Égypte Sissi élu après un renversement militaire et enfin au Mali, Guinée, Burkina Faso avec les vagues récentes de coups militaires. Ces cas montrent souvent une entrée en force, suivie d’un effondrement des libertés. Myriam, 71 ans, née en Algérie française nous dit : « J’ai vu ce que l’armée pouvait faire quand elle prend tout. C’est rapide, net… mais après, qui leur dit non ? »
Président militaire : démocrate ou dictateur ?
Imaginons un général à la retraite présent aux élections tenant un discours d’ordre, de sécurité, et de restauration de l’État, respectueux de la Constitution, mais changeant la gouvernance. Nous assisterions alors à plus de verticalité dans les décisions, une valorisation certaine des institutions comme ( police, armée, justice, moins de place pour les corps intermédiaires (syndicats, associations) et surtout une France plus sécuritaire, mais peut-être moins libre. Romain, 33 ans, gendarme nous confie : « Un président militaire ? Pourquoi pas ! A condition de garder l’esprit républicain. Mais il ne faut pas croire qu’on dirige un pays comme un régiment. »
Pouvoir, ordre et peur : les dilemmes démocratiques
Si la sécurité ne vaut rien sans liberté, certains Français pensent qu’un pouvoir militaire serait plus efficace, notamment sur la question sécuritaire, l’une des questions centrales du moment. Mais, le prix risque d’être élevé. Moins de contestation autorisée, une répression plus directe des mouvements sociaux, une politique migratoire plus dure, une priorité à l’obéissance plutôt qu’à la négociation « Le danger, ce n’est pas le militaire en soi. C’est quand on justifie la restriction des droits par l’efficacité. C’est ce glissement lent vers la peur comme gouvernance. » nous dit Sophie, politologue
Le rôle républicain de l’armée
En France, l’armée profondément républicaine est au service de l’État, pas au-dessus. La Constitution de 1958 le rappelle : « La République assure la primauté du pouvoir civil. » La plupart des chefs militaires refusent absolument l’idée d’un pouvoir direct. Le Colonel (ER) L., 67 ans, prétend : « Gouverner, ce n’est pas notre métier. Nous, on obéit aux ordres d’un gouvernement civil. C’est le fondement même de notre démocratie. »
L’appel d’un peuple désorienté
La montée de cette idée d’un président militaire traduit surtout une crise de confiance envers les politiques traditionnels par dégoût des promesses non tenue, la peur de l’insécurité et du chaos et la nostalgie d’un pouvoir “propre, efficace, patriote” comme au temps du général de Gaulle.Mais remettre le pouvoir à l’uniforme, ce serait admettre l’échec de la politique elle-même. Clémence, professeur d’histoire : « C’est facile de rêver d’un chef en uniforme. Mais l’Histoire montre que les rêves d’ordre absolu tournent souvent au cauchemar. » Alors, faut-il un autre génial à l tête de l’Etat ou le renfort la démocratie tout en régulant le problème sécuritaire et immigratoire ? Le rêve d’un militaire président est peut-être une solution. Ce dont la France a besoin, ce n’est pas d’un chef de guerre, mais d’une société qui écoute, qui débat, qui répare, qui protège sans opprimer.