8 mai 1945 le silence des canons, l'éveil des Hommes

8 mai 1945 le silence des canons, l'éveil des Hommes L'armistice marque la fin de la Seconde Guerre mondiale en Europe, tournant historique empreint de soulagement, de joie et de douleur. Cet événement a été vécu différemment selon les régions, les classes sociales et les trajectoires individuelles. À travers une analyse chronologique, des témoignages et des récits personnels, nous pouvons mieux comprendre les multiples facettes de cette journée historique. infopremiere revient sur cet évènement.
La signature de la capitulation : un acte militaire décisif
Le 7 mai 1945, à 2h41 du matin, le général allemand Alfred Jodl signe la capitulation sans condition de l'Allemagne nazie dans une salle de classe du collège technique de Reims, alors quartier général des forces alliées. Cet acte se voit alors cosigné par le général américain Walter Bedell Smith, le général soviétique Ivan Sousloparov et le général français François Sevez, en qualité de témoin. La cessation des hostilités est donc fixée au 8 mai, à 23h01. Le 8 mai, une seconde signature a lieu à Berlin, en présence du maréchal Keitel, du général de Lattre de Tassigny et du maréchal Joukov. Cette double cérémonie reflète les tensions entre les Alliés, notamment la volonté de Staline de marquer la victoire soviétique.
Réactions immédiates entre soulagement et incertitude
Puis, la nouvelle de la capitulation se répand rapidement en France. Mais la joie est teintée d'incertitude. Le 8 mai 1945, André Besson, jeune résistant dans le Jura, se souvient : "On pressentait qu’on allait avoir une nouvelle importante. Le matin du 8 mai, la radio annonce qu’Hitler était mort et que l’armée allemande est en pleine déroute. On n’y croyait pas tellement les mensonges ont circulé. Les gens sont immédiatement sortis pour faire la fête dans les rues. Les gens s’embrassaient après cinq années d’horreur." Pour beaucoup, ce jour symbolise la fin d'une époque de terreur et de répression.
La guerre au quotidien
Ce long conflit a profondément marqué les civils, souvent pris entre bombardements, restrictions et la peur. Éliane, une habitante d'Indre-et-Loire, m'a raconté : "Toute la semaine on disait : 'Les bosches s'en vont, les bosches s'en vont, alors où est-ce qu'on va danser ?' C'était un mardi le 8 mai, en 45. On avait fait un pari de se retrouver tous au même endroit. Ça s'est fait et on a dansé." Ces moments de joie collective contrastent avec les souffrances endurées pendant l'occupation. Pourtant, Saint-Nazaire, dernier bastion, la guerre continue jusqu'au 11 mai 1945. Le général Junck, obéissant aux ordres d'Hitler, refuse de capituler immédiatement. La ville est dévastée par les combats, mais sa libération marque la fin effective des hostilités en France.
La mémoire collective : commémorations et transmission
Ce 8 mai, devenu un jour férié en France, en 1981, symbolise la grande victoire sur le nazisme. Les cérémonies organisées, chaque année, pour honorer les sacrifices rappellent les leçons de l'Histoire. Le Musée de la Reddition à Reims, conserve la salle où la capitulation a été signée, permettant aux générations futures de comprendre l'importance de ce moment. C'est là, notre devoir !
L'héritage à préserver
L'armistice du 8 mai 1945 n'est pas seulement la fin d'un conflit militaire, mais le début d'une ère nouvelle, marquée par la reconstruction, la réconciliation et la mémoire. Les témoignages des survivants, comme ceux de Geneviève Perrier, Esther Senot et Ginette Kolinka, sont essentiels pour comprendre les horreurs de cette guerre et l'importance de la paix. Ainsi, ce jour demeure une date clé de l'histoire européenne, un symbole de la victoire de la liberté sur la barbarie.
Joël Pierre Chevreux
Coprésident
Union des Gaullistes de France