A propos du financement des programmes

Publié le vendredi 28 juin 2024Rédigé par Joël-Pierre Chevreux
A propos du financement des programmes

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A propos du financement des programmes. Parmi les différentes mesures proposées par les différents partis et leurs futures marges de manœuvres, il est loisible de se pencher sur la crédibilité des chiffrages.. Et si le Nouveau Front Populaire (N.F.P.) misant sur la relance économique dans sa vision keynésienne (1) divise de nombreux économistes, la question qui se pose c’est la prévision des moyens. 

 

Quel coût, dans le programme de gauche... et des autres ? 

Certainement une " broutille ",  une centaine de milliards d’Euros, avec de nombreuses mesures coûteuses, alors que nous sommes déjà dans un contexte de finances très tendu ! Il faut donc pressentir  des impôts nouveaux, au rendement incertain, même si, ciblés par L.F.I., les groupes les plus fortunés auront toujours la possibilité de s’adapter pour réduire leur facture fiscale. Pressentir, car, à ce jour, nous nageons entre le chiffrage des partis et ceux des instituts. Dès lors, comment trouver des informations fiables sur l’impact économique et financier réel proposé par les partis ? Cette absence résulte d'une campagne trop courte. Elle n'a laissé que peu de temps pour les analyser. Mais les sommes folles qui circulent avec un smic à mille six cents euros dopant le pouvoir d’achat des Français représente un coût invraisemblable pour les entreprises avec inévitablement des conséquences sur l’emploi et le marché du travail.

 

R.N. :  Baisse de la TVA à 5,5 % mesure qui profitera à tous et pas essentiellement aux classes le plus défavorisées...

Ainsi, la marge de manœuvre financière du pays pourrait restreindre considérablement les actions des prochains députés et du prochain gouvernement. Pour rappel : la France emprunte tous les ans l’équivalent de la moitié du budget de l’Etat et, jusqu’à ce jour, elle n’a pas eu de difficultés à lever des fonds protégée par son appartenance à la zone euro. Les politiques ne sont donc pas complètement privés de marge de manœuvre. Le R.N. prévoit de baisser la TVA à 5,5 %, cette mesure profitera à tous et non pas essentiellement aux classes le plus défavorisées avec un coût, très élevé, soit dix à quinze milliards d’euros par an, notamment pour les carburants et le fioul. 

 

Bardella prévoit de ne pas augmenter les impôts, mais comment financera-t-il son programme ?

Proportionnelle et non progressive, la T.V.A. pèse davantage sur les plus défavorisés. Constatons que riches et pauvres la paient au même taux alors qu’ils s'acquittent d'un taux d’impôt sur le revenu différent. Alors, oui, cette T.V.A. pèse davantage sur les plus démunis lorsqu’il doivent régler, par exemple, le prix de leur carburant, principale revendication des « gilets jaunes ». Donné « grand vainqueur » de cette législative, Jordan Bardella prévoit de ne pas augmenter les impôts. Mais, alors, comment financera-t-il son programme ? Quant à la gauche, cette dernière mise sur des taxations lourdes auprès des plus aisés et, plus particulièrement, des grands groupes. Est-ce là une proposition crédible ? 

 

Dans quelques mois, Bardella nous expliquera le renoncement au financement de quelques promesses électorales.

En effet, tous les acteurs économiques visés ont la capacité de s’ajuster rapidement à un nouveau cadre fiscal. Rappelons que l’ensemble des finances publiques auditées, plusieurs fois par an, par la Cour des comptes, il appartient, chaque année, au Parlement de voter le budget. Et, c’est ici qu’il faut mettre en doute la parole du R.N. car il ne faudra rien attendre de nouveau de sa proposition, dont l’avantage semble lui revenir ! Dans quelques mois, Premier ministre pressenti, il nous expliquera le renoncement au financement de quelques promesses électorales, la situation budgétaire étant mise en cause. Une situation dont les députés R.N. ont, bien entendu, déjà connaissance.

 

Le gouvernement qui sortira le 7 juillet peut faire voter un autre budget rectificatif.

Pour être tout a fait clair, interrogeons-nous sur le contenu d'un programme susceptible de freiner l’accroissement de la dette. La question centrale restant coincée sur les préoccupations des Français : le pouvoir d’achat. Enfin, il faut savoir que le budget de l’Etat, pour l’année 2024, est déjà voté. Toutefois, le gouvernement qui sortira des urnes le 7 juillet prochain, peut en faire voter un autre, rectificatif, pour le réajuster introduisant de nouvelles mesures fiscales. En guise de conclusion, R.N. et N.F.P. annonçant leur intention d’y procéder, dès cet été, dans ce cas, il faudrait s’attendre à une baisse de la T.V.A. du côté R.N. et du côté du N.F.P. voir surgir l’abrogation des réformes des retraites et de l’assurance-chômage, mais aussi le relèvement de 10 % du point d’indice des fonctionnaires et des aides aux logements.

 

Keynésienne (1) 

politique fondée sur les idées de l'économiste britannique John Maynard Keynes. Elle préconise une intervention active de l'État dans l'économie pour réguler la demande globale et ainsi atténuer les cycles économiques de récession et de boom. 

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