Ardèche : l'implantation d'une usine à poules pondeuses soulève l'indignation des riverains. Pour préserver leur environnement plusieurs personnes s'élèvent contre ce projet. Mais, le dossier est loin d'être réglé. En effet, il oppose des agriculteurs, qui sur le plan économique ont besoin de faire progresser leur exploitation, et, de l'autre, des gens inquiets pour la préservation de leur site. Quid la condition animale dans cette affaire ?
Un dialogue difficile
C'est un bien délicat problème qui doit se régler très vite dans une petite bourgade d’Ardèche, avec le projet d'une implantation d'un poulailler de 3400 m² destinés à la seule production d’œufs. 26000 poules attendues, les riverains sont excédés car cette usine risque sérieusement de dégrader le paysage. Alors, une association ” Vue sur Doux ” qui défend ” une agriculture paysanne ” dit ouvertement ” non au poulailler industriel à Catari ”. Cependant, le dialogue est difficile. D'un côté, un couple de jeunes agriculteurs cherche à développer son activité pour bénéficier d'un revenu décent. De l'autre, des riverains attachés à leur cadre de vie qui demandent une agriculture moins intensive. Ce sont donc deux visions de la société et de l'agriculture qui s'affrontent.
Un permis de construire délivré par la préfecture
Certes, le couple tient à respecter toutes les normes et précise se soucier du bien-être animal. ” La taille est conséquente, mais c'est la condition pour toucher un salaire décent et nourrir notre famille " explique l'agricultrice, Émilie Belin. Elle possède déjà quatre poulaillers de volailles de chair en label rouge. Or, un motif de taille fait réagir les représentants de l' association Vue sur le Doux. Leur opposition se justifie ainsi : " 65 poulaillers se sont montés dans la vallée du Doux en dix ans. Cela porte atteinte aux paysages. On est en train de fédérer d'autres associations pour s'opposer à la création de poulaillers intensifs et pour défendre une agriculture à taille humaine". Inquiétude, don, pour les nuisances sonores, odeurs, parasites de même que pour la traversée d'un nombre conséquent de camions.
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L'explication de la Chambre d'agriculture
Du côté de la Chambre d'agriculture, l'on précise qu'une moyenne de 229 œufs par Français est consommés chaque année.Soit 75 millions d'œufs en Ardèche. Si la production relève d'importantes exploitations, jadis, elles se limitaient à 99000 poules. Aujourd'hui, précise encore la Chambre, 27000 poules élevées en plein air, se justifie. ” Si ce n'est pas produit ici, les œufs viendront de l'étranger...". Ce raisonnement, sur le plan économique, s'entend. Mais, la seule motivation qui nous préoccupe, nous, amis des animaux, c'est, effectivement, le bien-être animal.
Le bien-être animal
Mais, il faudra nous expliquer comment peut évoluer sereinement une poule entourée de milliers de ses congénères. Alors, bien entendu, leur sort est moins misérable que celui des autres volailles honteusement emprisonnées au sein des élevages intensifs. Toutefois, tout n'est pas aussi ” rose ” pour elles. Ne serait-il pas plus intelligent de réduire sérieusement le volume de ce poulailler pour le bonheur de ces bêtes et la tranquillité des riverains ? La condition animale, sous toutes ses formes, est toujours liée à un aspect économique. Cette fois, ce sont 27000 poules qui sont concernées par l’implantation d’un usine où elles devront pondre à la chaine jusqu'à la mort. Et demain ?
VIDEO :https://www.youtube.com/watch?v=WG_myGT0FHw