Benalla, amant de Macron... Vraiment ?
ÉTRANGES PARALLÈLES
Cette rumeur vaudevillesque selon laquelle Alexandre Benalla serait l’amant de Macron rappelle étrangement d'autres délations portant atteinte à la dignité de nombreux chefs d’Etats, dans le monde.
Je fais référence, notamment, à celle de Claude et Georges Pompidou, en 1969. Des photos circulant sous le manteau montraient des personnalités de la politique, des média, du spectacle, en train de se livrer à des parties fines.
L'affaire enflait dans les dîners mondains et dans les salles de rédaction. Il n'était question que de cela comme, aujourd'hui, la supposée relation amoureuse entre ces deux hommes. Cette question centrale tourne en boucle, depuis ces derniers mois : « Benalla était-il l’amant de Macron ?»
DU PAIN ET DES FAKE NEWS
Les fausses nouvelles engendrent toujours une inflation. Jadis, à Rome, le peuple demandait du pain et des jeux. ( Panem et Circense ). En France, de nos jours, les donneurs de leçons et le bien-pensant, monopolisateurs des réseaux sociaux, excitent l’esprit : « Du pain et des fake news ».
Déjà, lord de l‘élection présidentielle de 2017, la rumeur selon laquelle le candidat Macron serait gay avait circulé mettant en lumière une éventuelle relation avec Mathieu Gallet, PDG de Radio France... spéculation montée de toute pièce, largement relayée par les réseaux sociaux.
Elle émanerait, sans doute, d'un État russe revanchard cherchant à répandre des calomnies sur Emmanuel Macron; le gouvernement de Poutine régulièrement accusé d'homophobie.
FAUX DOCUMENTS
L’esprit humain, par nature servile, lève les barrières. Dénonciations calomnieuses et manipulations servent d’exutoire sur fond de scandale sexuel, y compris lorsque un candidat s'affiche publiquement avec son épouse et pose à la Une de nombreux titres de presse.
Pour beaucoup de Français, cette relation entre un homme jeune et une femme plus âgée servirait à dissimuler son homosexualité. Et, comme l’intox Macron/Gallet ne suffisait pas, il fallait donc fortifier cette rumeur.
Aujourd’hui, des photos compromettantes circulent sur les réseaux à l’instar de l’affaire Pompidou en son temps. L’on y remarque Emmanuel Macron, torse nu, aux côtés de jeunes éphèbes. Sa tête ajoutée sur le corps parfaitement musclé... d'un autre homme.
SOUS-ENTENDUS
L’acte est nauséabond. Il souligne le caractère étriqué de ses promoteurs, leur étroitesse d'esprit et de vues, un sentiment bas, médiocre. Il étouffe la grandeur de l’adversité. Incompris du public, ce chef d’Etat doit, certes, prendre de la hauteur, une élégance inséparable de la fonction présidentielle.
Mais, exécrer son arrogance, ses provocations ne peut aller jusqu’à la destruction de son image d’homme par une réputation apocryphe. Il est aisé de faire circuler des sous-entendus sur la vie conjugale des uns et des autres, des mensonges calamiteux, et tout particulièrement envers un président de la République.
Celui-ci, en effet, affiche publiquement son aversion pour l’homophobie : « La communauté L.G.B.T. trouvera toujours en moi un défenseur ». Quoi de mieux pour relancer sa supposée homosexualité et servir cette confession sur l'autel de la malhonnêteté intellectuelle ?
SÉDUCTION
Les Français savourent les ragots, c'est bien connu, notamment ceux qui portent sur ses relations extra-conjugales des femmes et des hommes publics. Le tintouin suscité par la mort de Félix Faure, en 1899, et plus récemment, le divorce de Nicolas Sarkozy, la détonation que provoqua la séparation de François Hollande et de Valérie Trierweiller, et, de nouveau, l’explosion de sa rencontre avec Julie Gayet en témoignent !
De la patrie de Rabelais et des libertins, nos contemporains regardent avec une belle fierté, voire avec une certaine envie, les exploits des hommes politiques séducteurs. A condition qu’elles soient de nature hétérosexuelle et détachée de toute forme publicitaire.
MARINE LE PEN AURAIT GAGNÉ
A supposer qu’Emmanuel Macron eut révélé une identité homosexuelle, montrant une voie de progrès à tous les pays obscurantistes de la planète, en homme moderne, il aurait fait fi des clichés rétrogrades du vieux monde pour en instituer un nouveau modèle, mais... Marine le Pen aurait gagné les élections.
Les Français, conservateurs, veulent un patriarche à la tête de leur Etat, un homme entouré de sa descendance. Un ménage supposé à trois ou une nature homosexuelle, aurait rebuté beaucoup d’électeurs.
Malheureusement, les affaires extra-conjugales affaiblissent toujours leurs protagonistes parce qu’elles s’accompagnent de mensonges ou de conflits d’intérêt potentiels susceptibles d'enrayer un avenir politique.