Brexit : regard analyste et objectif sur l'Union européenne

Publié le samedi 14 décembre 2019Rédigé par Joël-Pierre Chevreux
Brexit : regard analyste et objectif sur l'Union européenne
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Le Brexit, en bonne voie pour aboutir suite au récent succès de Boris Johnson, enclenche un grand débat sur les enjeux du vieux continent. L'Union européenne n'est pas l'Europe. L’on peut se prétendre « europhile », au sens philosophique du terme, sans pour autant abonder dans le système de L’U.E. tel qu’on nous l’impose chaque jour. Pour comprendre le sens de ce débat, il convient de poser deux questions essentielles :

Qu’est ce que L'Europe ?

Mosaïque d’états, elle s'ingénie à s’harmoniser depuis des siècles. Le plus souvent, ils se sont opposés douloureusement. Parfois, ils ont ouverts la voie d’une fructueuse collaboration. Et, L'Union européenne ? Ce système relève d’un ensemble institutionnel et juridique né d’une belle philosophie selon laquelle les peuples se débarrasseraient durablement  des oppositions. Mais, au delà de cette conception, l’Union européenne ce sont des règles de rang supranational. Entendez des règlements qui dominent et encadrent l'action de ses États membres. Ce modèle existe tant que ces ordonnances sont respectées.

Hélas !

Elles sont de moins en moins honorées ! Arbitraires, uniformes, souvent inadaptées à la situation réelle et aux besoins des différents pays, la plupart se voit bousculées par les contingences et non par l’esprit europhobe ou le caprice du repli national de ses peuples. C’est pourquoi, elles les transgressent ou les contournent. Dés lors, que plusieurs états ne respectent plus les règles européennes, interrogeons-nous sur ce qui reste de l'U.E. ? Aujourd’hui, avec un Bréxit réussit, hier, avec des Grecs, souhaitant mettre à son terme leur schéma de recouvrer leur souveraineté, la peur de l'effet domino reste palpable.

L’exemple de la Wallonie

Voyons aussi, cette mini région qui s’appelle la Wallonie. Elle seule peut bloquer l'U.E.. Elle insinue que Bruxelles ne pourrait pas résister longtemps si un pays fondateur tel que la France se soulevait. La crise que nous traversons repose sur le fait que les nations se sont sous-estimées. L'on a trop glorifié ce système, notamment sa Commission, en la regardant comme un super Etat omnipotent. La Commission de Bruxelles est la plus soumise à l'action des États membres des grandes institutions supranationales ( Banque centrale européenne, Cour de justice de l'Union (C.J.U.E.) non autocrates.

L’exemple de la Hongrie

Sans légitimité démocratique, ces institutions évoluent essentiellement en raison des prérogatives accordées par les pays membres. Servitude volontaire. Mais, un état qui en exprime sa volonté politique peut se délier. Le Brexit nous en montre l’exemple en répudiant la jurisprudence de la C.J.U.E.. Le cas de la Hongrie mérite, aussi, d’être relevé. Sans sortir de l'Union, ce pays a corrigé Constitution et justice afin de ne plus avoir à appliquer sur son sol ses dispositions. Une sortie en douce de l'ordre juridique européen nous montre que les autorités européennes sont inopérantes. Aujourd’hui, l’on peut envisager que l'Union européenne se dissipe, cependant, l'euro peut se maintenir.

L’euro...

Tous les économistes vous diront que la force d'une monnaie ne se résume pas à la confiance qu'elle inspire. L’Euro est-il alors sursitaire ? Les opinions européennes, malgré une proportion d’insatisfaits grandissante, montrent encore leur attachement à cette monnaie unique. Il existe juridiquement car il est l’unique monnaie qui possède un cours légal dans un ensemble économique lequel représente plus de trois cents millions d'habitants. Nonobstant, et contrairement aux annonces tumultueuses lors du traité de Maastricht, il ne s'est, malheureusement pas imposé comme une alternative solide face au dollar. Ce dernier domine largement sur les marchés en tant qu’unité de compte, dans les réserves des banques centrales étrangères. Contrairement à la monnaie américaine, notre cher euro ne constitue pas une monnaie inspiratrice de confiance pour ses utilisateurs.
 

et ses faiblesses....

En effet, ce manque de conviction relève, notamment, de son aspect superficiel unique, incapable de s'appuyer sur une autorité politique confédérée. La crise de 2015, nous a montrée une population Grecque menacée d'en être exclue après avoir perdu revenus, emplois, et... prospérité. Durant plusieurs jours, impossible de retirer de l'argent dans les distributeurs ou, même, accéder à leur épargne. Mais, nos instances dirigeantes tentent de nous rassurer en nous démontrant qu’un retour à une monnaie nationale signifierait  une prise de risques. L’on peut, dés lors, envisager que l'Union européenne disparue que l'euro subsiste. S'il n'est pas une monnaie qui inspire la confiance, il pourrait continuer d'être utilisé de manière transitoire dans un État juridiquement sorti de l'Union européenne.
 

Brexit

Dès le 1° Février prochain, un nouvel horizon va s'ouvrir au sein du Royaume-Uni. Les observateurs du monde auront un regard bienveillant sur son devenir. Tout porte à croire que le divorce avec l'Union européenne ne constituera pas la catastrophe économique annoncée. Bien au contraire, sa nouvelle gestion pourrait bien inspirer les Français pour provoquer un Frexit. Dans cette perspective, il faudrait s'intéresser à un nouveau Traité, point de départ d'une autre forme d'union... Une union solidaire des hommes, des animaux et de sa planète. Utopie ? La prochaine décennie devrait nous fournir la réponse !

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