Crise sociale : réminiscence de 1848 ?
Crise sociale : réminiscence de 1848 ?
Crise sociale : réminiscence de 1848 ? La Monarchie de Juillet s’est effondrée à cause de son incapacité à répondre aux aspirations sociales, économiques et politiques d'une population en pleine mutation. Elle a vu monter en puissance des idéaux républicains et démocratiques jouant un rôle central dans sa chute. Le régime symbolisait l'immobilisme et l'injustice sociale, jusqu’à la destitution de Louis-Philippe 1er par un mouvement révolutionnaire.
La continuité de l’histoire
L'histoire tend à se répéter, bien que dans des époques et des contextes différents. Faut-il craindre le pire dans des temps très proches ? En 1848, cette Monarchie, instaurée en France après la Révolution de Juillet 1830, s'est soldée par sa chute en février 1848. Remplacée par la IIe République, la Monarchie de Juillet s’est vue emportée par une crise économique et sociale, un mécontentement populaire, des scandales de corruption et l'absence de réformes
Les mauvaises récoltes de 1846
À partir des années 1840, la France subit une grave crise économique marquée par le chômage, la baisse des salaires et la misère croissante des classes populaires, en particulier dans les villes. Les mauvaises récoltes de 1846 et 1847 aggravent encore la situation qui s’empire jusqu’au mécontentement politique. Le règne de Louis-Philippe Ier, de plus en plus autoritaire et élitiste, le suffrage censitaire exclut la majorité de la population. Seuls les plus riches peuvent voter.
Un roi peu soucieux des réformes demandées
Une frustration croissante s’instaure chez les classes moyennes et celles des ouvriers, réclame le suffrage universel. Mais, entre temps, corruption, scandales et favoritisme envers les grandes familles bourgeoises et industrielles alimentent l'opposition et discréditent Louis-Philippe. Un roi qui ne ne soucie peu des réformes demandées par les libéraux comme l’élargissement du droit de vote, amélioration des conditions sociales systématiquement qu’il refuse avec son gouvernement. Cette attitude accroît l'impopularité du régime.
Eclatement des manifestations
Certains événements précipitent la chute du régime et marquent le début de la révolution de février 1848. Face à l'interdiction de manifester, les opposants au régime organisent des banquets politiques pour contourner la censure. Ces rassemblements permettent de mobiliser l'opinion publique contre la monarchie. Mais le gouvernement interdit le grand banquet prévu à Paris le 22 février de cette année. Les manifestations éclatent. La répression policière provoque des affrontements sanglants entre les manifestants et les forces de l’ordre. Devant l'ampleur de l'insurrection et l'incapacité des autorités à rétablir l'ordre, Louis-Philippe abdique et s'exile en Angleterre. Le lendemain, un gouvernement provisoire formé, la République est proclamée.
Parallèles
Certes, aujourd’hui, le droit de vote est un acquis fondamental. Pourtant, le référendum de 2005 sur la Constitution européenne, avec un résultat clair de 54,68 % des votants rejetant le traité, a été bafoué. Ce "NON !" exprime une profonde méfiance envers l'Union européenne et ses orientations, notamment sur les plans économique, social et démocratique. Malgré ce rejet populaire, Nicolas Sarkozy, élu président en 2007, a fait adopter un texte similaire, le Traité de Lisbonne, sans recourir à un nouveau référendum. Ce traité ratifié par voie parlementaire (Congrès réuni à Versailles en février 2008), contourne directement la volonté populaire exprimée en 2005. Perçu comme une trahison, le choix des Français ignoré, le Traité de Lisbonne reprend en grande partie les dispositions du traité rejeté, mais dans une forme simplifiée.
Trahison
Cette décision alimente toujours un sentiment de défiance envers les élites politiques et les institutions européennes, renforçant le clivage entre citoyens et décideurs. Cet épisode souvent cité comme un moment clé où le droit d'expression démocratique des Français se voit bafoué, il contribue aujourd’hui à une crise de confiance durable dans la classe politique française et notamment dans l'Union européenne. Un grand nombre de nos compatriotes observe cette manœuvre comme une négation du principe démocratique dans un vote populaire remplacé par une décision parlementaire.
Mercosur
Depuis, cet avènement, cette déception a suscité une escalade importante de l’abstention. Par ailleurs, en 2025, la France fait face à une succession de crises qui touchent divers secteurs, notamment ses relations avec l'Union européenne, l'économie, la sécurité, la laïcité et l'agriculture. Sans décisions rapides et pérennes, des tensions pourraient plonger le pays dans le chaos. L’accord U.E.-Mercosur (Brésil, Argentine, Paraguay, Uruguay) représente un point de tension majeur. L'Union européenne envisage de finaliser cet accord mais la France, sous la pression de ses agriculteurs, s’y oppose fermement, craignant une concurrence déloyale et des normes environnementales moins strictes.
Déconnectées
Si le gouvernement français utilise - apparement - tous les moyens pour bloquer cet accord, il existe peu de chance qu’il obtienne satisfaction sous la dictature de l’Institution européenne d’autant qu’il existe de fortes tensions avec d'autres États membres favorables à l'accord. Qu’adviendra-t-il si la France ne cède au chantage économique et social que souhaite imposer l’U.E. ? Nos agriculteurs, confrontés à des défis majeurs, notamment celui des conditions météorologiques défavorables, une chute des revenus et des tensions internationales, ces difficultés alimentent une colère croissante contre les politiques européennes, totalement déconnectées des réalités du terrain.
Réponse concertée
D’autre part, le budget français pour 2025 sous haute surveillance européenne en raison d'un déficit prévu à 6,1% du PIB en 2024 et d'une dette publique dépassant 110% du PIB. Si les partenaires européens et les marchés financiers expriment des inquiétudes quant à la crédibilité financière de la France, mettant en lumière des divergences sur les politiques économiques au sein de l’U.E. ces dernières révèlent des défis économiques internes. Mais également des tensions profondes sur l'orientation des politiques économiques européennes. Non gérées efficacement, elles risquent d'entraîner des crises de diverses natures tant en France qu'au sein de l'UE. Une réponse concertée et équilibrée est donc nécessaire pour préserver la stabilité et la prospérité de l’Europe.
Retour en 1848 ?
Le désordre qui s'est enraciné en France pourrait aboutir à un nouveau paradigme. Cependant, cette transition nécessitera une refonte profonde de la société, attendue depuis longtemps par les Français. Sans cela, le pays pourrait revivre des troubles similaires à ceux de juillet 1848…
J.P.C.