Édouard Philippe quel bilan a t-il laissé aux Français ?

Publié le lundi 7 avril 2025Rédigé par Joël-Pierre CHEVREUX
altText

Edouard Philippe quel bilan a-t-il laissé aux Français ?

Partager cet article !

Édouard Philippe quel bilan a-t-il laissé aux Français ? Entre réformes, crises et ambitions futures, lex Premier ministre d’Emmanuel Macron, a marqué la politique française par une série de réformes ambitieuses et une gestion de crises majeures. Cependant, son passage à Matignon, entre décisions impopulaires et mesures populaires, laisse le souvenir amer d'un homme politique confronté à des défis complexes et controversées.

Le souvenir de la réforme du Code du travail (2017)

La réforme du Code du travail, l'une des premières réformes emblématiques d'Édouard Philippe mise en œuvre dès les premiers mois de son mandat visait à assouplir le droit du travail pour faciliter les embauches et permettre une plus grande flexibilité des entreprises. Cette réforme devait faciliter la gestion des conflits internes. Fortement critiquée par les syndicats, une partie de l’opinion publique la considérait comme une forme de « régression sociale ».

Le souvenir de la réduction de la vitesse à 80 km/h

En 2018, son gouvernement décide de baisser la vitesse maximale autorisée sur les routes secondaires à 80 km/h pour réduire le nombre d'accidents. Cette mesure fit débat, notamment parmi les automobilistes et les élus locaux. Contre-productive, elle ajoutait du stress sur les routes, sans, toutefois, résoudre le problème de la sécurité. Au contraire, cela donnait l'impression que l’État cherchait à pénaliser plutôt qu’à nous protéger.  Malgré les critiques, son gouvernement a maintenu cette réforme, arguant que la sécurité des citoyens passait avant tout.

Le souvenir de la crise des Gilets jaunes

Le mouvement des Gilets jaunes, lancé en novembre 2018, a profondément secoué le gouvernement d'Édouard Philippe. Initialement, la hausse de la taxe sur les carburants, élément déclencheur, le mouvement a rapidement élargi ses revendications, comprenant des questions de pouvoir d'achat et de justice sociale. Il a dû faire face à une pression énorme, gérant des manifestations qui ont parfois dégénéré en violences. Pour répondre à la crise, le premier ministre annonça une série de mesures, dont la suspension de la hausse des taxes sur les carburants et la mise en place du grand débat national. Bernard, Gilet jaune à Marseille nous dit : "Au début, on ne nous écoutait pas. Mais le grand débat national, a ouvert un vrai dialogue. Ce n’était pas parfait, mais au moins, on a pu dire ce qu’on pensait. » Le gouvernement a également consenti à augmenter le SMIC et à supprimer certaines taxes, mais la réconciliation avec le mouvement difficile, la gestion de cette crise restera un aspect ambivalent due à son bilan, avec ses échecs.

Le souvenir de la gestion de la crise sanitaire du Covid-19

L’une des crises les plus complexes que le gouvernement d’Édouard Philippe ait eu à affronter fut la pandémie de Covid-19, en 2020. Les premiers mois de la crise furent marqués par des décisions contradictoires, en ce qui concerne le port du masque et le confinement. Le début de la crise difficile avec beaucoup d’incertitudes, les Français se sentaient démunis face à la gestion de la situation. Face à l’ampleur de cette crise, Édouard Philippe a rapidement opté pour des mesures de confinement national, en déplorant les difficultés logistiques liées à la distribution de matériel médical.

Le souvenir de la réforme des retraites

Envisagée en 2019, cet autre grand chantier du mandat d’Édouard Philippe, le projet de loi proposait une refonte complète du système de retraite français, avec la création d’un système universel par points. Cette réforme, destinée à supprimer les régimes spéciaux, connut un échec retentissant à cause de l’opposition syndicale et des manifestations de grande ampleur. Cette réforme visait à réduire les avantages que certains régimes spéciaux accordaient à des catégories de travailleurs. Mesure injuste, pour cela, elle a été rejetée par beaucoup de Français.  L'ampleur des grèves et des protestations, couplée à la crise sanitaire, a contraint le gouvernement à suspendre la réforme, un autre revers politique pour Édouard Philippe.

Démission et la reconversion

En juillet 2020, après trois ans à la tête du gouvernement, Édouard Philippe annonça sa démission. Or, il cita, en partie, la nécessité de donner un nouveau souffle au gouvernement après les élections municipales de 2020, marquées par un revers pour La République En Marche (LREM). Cette démission a marqué un tournant dans sa carrière politique, marquée par l’adoption de la mairie du Havre. Sa démission attendue par certains, après des années à gérer des crises, épuisé, il a su partir avec une image flétrie auprès du public. Aujourd'hui, Edouard Philippe tente de redorer son blason, en vue des présidentielles. Qu'en penseront, aussi, les écologistes déçus de son action marquée par des contradictions et des critiques, notamment en raison de certaines décisions insuffisantes dans le contexte des urgences climatiques ? Mais, n'est-il pas vrai les Français ont la mémoire courte...

Partager cet article !