Premier résultat des élections législatives partielles du Loiret
Notre directeur, Joël Pierre Chevreux, candidat à l’élection législative partielle du Loiret le 18 mars 2018 fait le point pour les lecteurs de infopremiere.fr sur sa participation.Il a obtenu 427 voix, soit 1.96% . Compte-rendu.
Jehanne Guilliot : Joël-Pierre Cheveux, pourquoi avoir choisi le département du Loiret pour vous présenter à cette élection ?
Joël Pierre Chevreux : Contrairement à ce qui se dit au sujet du parti que je représente, le MHAN, n’est pas tourné essentiellement sur la cause animale. Nous ne sommes pas que des écologistes enfermés dans une bulle verte, même si nous nous présentons comme des défenseurs de la planète. Parce que tout est interdépendant, l’homme, l’animal et la nature, nous sommes aussi sensibles au sort de l’humain.
C’est pourquoi, préoccupés par les dossiers économiques et sociaux de cette région, nous sommes sensibles à l’avenir des agriculteurs du Loiret au sujet du déclassement des territoires jusque ici en zones défavorisées car il leur permet de percevoir des aides compensatoires de l’U.E. Ce dossier est lourd de conséquences pour ce secteur économique puisque 160 exploitations sont concernées. C’est donc 400 éleveurs de bovins qui pourraient perdre entre huit et dix mille euros par an.
J.G.: Avez-vous été entendu par ces agriculteurs ?
J.P.C. : Oui, je le crois, car j’en ai rencontré plusieurs et je leur ai exposé mon sentiment de trahison de la part de l’U.E. je leur ai dit toute ma compassion et je leur ai fait la promesse qu’en cas d’élection, je soutiendrai leur dossier auprès des élus car cette suppression d’aide est scandaleuse et injuste. Quatre cents familles sont touchées par cette décision. J.G : Comment ces agriculteurs ressentent-ils votre détermination pour la cause animale ?
J.P.C. : J’ai évoqué, avec eux, le problème de l’élevage, du transport et de l’abattage des animaux. C’est vrai qu’ils ne voient pas les choses tout à fait comme nous. Bien sûr, beaucoup restent scandalisés par les sévices infligés dans les lieux d’abattages, mais cela ne constitue pas, à leurs yeux, une priorité de combat. Ils sont, légitimement, préoccupés par leur avenir. Néanmoins, il faudra bien leur faire entendre que l’animal n’est pas un objet et que sa souffrance est similaire à celle de l’homme. C’est pourquoi, il faudra réviser, très vite, les conditions dans lesquelles ils sont élevés, leurs modes de vies, leur nourriture,
J.G. : Etes-vous résolument antispéciste comme l’on annoncé les media ?
J.P.C. : Dans l’esprit, oui, totalement, mais conscient que cette idéologie ne peut se généraliser, tout de suite, car l’on ne change pas les habitudes d’une société d’un coup de baguette magique. L’antispécisme, va passer par des étapes successives pour aboutir. Il sera la résultante d’une application progressive pour que la société y parvienne progressivement, à travers des prises de conscience, notamment celle de la capacité, pour l’animal de ressentir la douleur et les émotions indépendamment de son espèce et de son intelligence rationnelle.
J.G : Pouvez-vous nous parler plus dans le détail de cette idéologie ?
J.P.C. : Si le spécisme considère la supériorité humaine sur l’animal soumis à ses besoins notamment pour la consommation ou les expérimentations pour la recherche, l’antispécisme s’oppose à ce comportement. Il s’invite dans le débat autour de la maltraitance animale. Ceci n’est pas un phénomène de mode. Depuis 1970, sous la plume de Richard Ryder. il s’impose à nous. Aujourd’hui, devenu réalité écologique plus que philosophique, de nombreux intellectuels s’y penchent. Le mot antispécisme est forgé sur le même modèle que « racisme ». Il vise à dénoncer la discrimination et met un parallèle entre la maltraitance animale et l’esclavage.
J.G. : Quelle suite allez-vous donner à cette élection ?
J.P.C. : Les résultats obtenus lors de ces élections législatives partielles laissent clairement apparaître, malgré leur modeste conclusion, la réaction de nombreux Français sensibles au débat hommes, animaux, nature. Leur volonté manifeste de s’exprimer sur ces thématiques, nous confortent dans nos postions pour les appuyer davantage auprès des élus et des politiques divers. J’appellerai à voter pour la ou le candidat qui s’engagera, dans la presse d’une manière formelle en faveur a des méthodes substitutives à l’expérimentation animale, et plus particulièrement la toxicogénomique qui a pour but de tester les substances chimiques sur des tissus humains en culture. Par ailleurs, nous attendons un engagement en faveur de l’abolition de la chasse-à-courre, des chasses présidentielles et de la surveillance des lieux d’abattages par caméras.