Acte ignoble, rien ne saurait le justifier. Chez Orange, de 2007 à 2008, il s’est perpétré d’une manière ignominieuse. Du syndrome d'épuisement professionnel jusqu’aux suicides, il a touché une dizaines d’employés. Cadres, techniciens, et agents de maîtrise ou cadres dirigeants peuvent tous être potentiellement touchés tant dans le secteur public que privé. C’est une réalité dont la presse reste quasiment silencieuse.
Selon le Tribunal, ce harcèlement n’était pas le fait d’un supérieur sur ses équipes mais sur l’ensemble de la société. La reconnaissance d'une politique d’entreprise, dans son intégralité, de nature à harceler les salariés, constitue une grande première en France. En effet, de nombreux salariés s’étaient suicidés ou tombés en dépression. Didier Lombard, à la tête de France Télécom, à cette époque reconnu coupable, a écopé d’une peine de prison ferme. Il a annoncé son intention de faire appel. Alors, l’affaire a t'elle trouvée sa conclusion ?
Pour Orange, maintenant, le volet des dédommagements s’ouvre. Les calculs des « Echos », montrent un coût élevé pour cet organisme. Le verdict et son interprétation pourraient faire débat. Le jugement estime que : « toute personne faisant partie d'une collectivité cible d'une politique d'entreprise jugée harcelante par son objet et les méthodes de sa mise en oeuvre a qualité pour intervenir au procès pénal, indépendamment de l'appréciation de son droit à réparation du dommage qui en aurait résulté. Il en est ainsi pour tout personnel en poste et ayant appartenu à la collectivité des employés de France Télécom, pendant tout ou partie de la période de prévention retenue par le tribunal. »
Complications pour Orange
Les juges considèrent que les cent trente-mille salariés de France Télécom, à l’époque, seraient, théoriquement, éligibles à des indemnisations. Sentiment que ne partage pas Orange puisque, pour elle, les salariés seraient éligibles dès lors qu’ils puissent faire ressortir « un préjudice direct et personnel ». Une belle manœuvre pour infléchir le nombre de plaignants, auxquels il faudrait rajouter les employés actuels. Certains, devant la tentation, pourraient même se moquer des représailles futures de leur hiérarchie.