La chasse à courre sûrement au cœur d’un drame humain
Publié le jeudi 28 novembre 2019Rédigé par Joël-Pierre Chevreux
La mort d’une jeune femme enceinte, peut-être victime des morsures de chiens appartenant à une chasse à courre, rouvre le dossier de cet acte moyenâgeux et abominable. Les autorités sont toujours endormies pour imposer son abolition.
Mordue jusqu’à la mort
Elle s’appelait Élisa Pilarski, vingt-neuf ans, elle attendait un bébé. Vagabondant dans la forêt de Retz, à environ 150 km de la frontière belge, avec l'un de ses chiens, elle est morte atrocement, mordue sur tout le corps par des chiens errants. Tout porte à croire qu'Elisa a certainement disparu par la faute de ces irresponsables envers la faune. Ceux qui s’adonnent à cette pratique déshonorante aux relents pervers et identiques à ceux infligés aux animaux de l'arène.
Une enquête ouverte
Des investigations ont été confiées à la section de recherches d'Amiens et des prélèvements pratiqués sur soixante-sept chiens. Ces dernières détermineront la cause de l’attaque. Est-elle le fait des chiens de la victime, des chiens errants ou par la meute de chiens de chasse-à-courre ? Les explications de la Société de Vénerie, rappellent " que rien ne démontre l’implication des chiens de chasse dans le décès de cette femme » précisant aussi que ses chiens " sont dressés pour chasser uniquement un animal sauvage et obéir en toute circonstance à l’Homme " et ne sont " en aucun cas agressifs vis-à-vis des humains ".
Admettons !
Sans nous montrer trop naïfs, acceptons temporairement le sens de cette explication. Mais, la vraie question repose sur d’autres fondements. La chasse-à-courre, on le sait, est un passe temps cruel et déshonorant. il consiste à poursuivre sans relâche un animal jusqu’à l’épuisement et à l’achever à coup de fusil ou de dague pour satisfaire les plus bas instincts de l’homme. On se croirait en plein délire tauromachique où, là aussi, l'on malmène l’intégrité physique d’une bête. Un autre déshonneur pour le pays...
Paroles, paroles...
Nombre de nos voisins européens ont aboli ce vieux système dégradant. La France devait donc suivre ce bel exemple. Des ministres nous l’avait promis. Mais, hélas, après les élections, les lourds dossiers de ces messieurs, si lourds, rendent amnésiques les plus volubiles sur la question. Et, pendant ce temps, la chasse-à-courre, continue de faire des victimes au sein des plus beaux espaces boisés du pays. Aujourd’hui, c’est certainement une promeneuse qui payé de sa vie les exactions de ces messieurs à tuniques et bombes de velours.
Macron, insensible à la cause des anti-chasseurs
Ni notre président, ni son gouvernement ne feront preuve bon sens et du cœur en demandant l’arrêt de cette abomination. A considérer le rythme des chasses présidentielles, après plusieurs années d’interruption voulues par nos anciens dirigeants, Emmanuel Macron à rouvert cette brèche impitoyable qui le sépare d’une population additionnelle : celle des défenseurs des animaux et des écologistes. Des voix en moins pour l’avenir car à l’heure des élections beaucoup de souviendront de cette trahison.