La corrida, sujet inévitable de l'élection présidentielle de 2022

Publié le vendredi 5 février 2021Rédigé par Joël-Pierre Chevreux
image : un picador dans l'arène
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En 2022, les politiques devront se prononcer pour interdire la corrida.  Lorsque l’on évoque le sujet de la tauromachie avec les politiques de l’ex droite comme de l’ex gauche, l’on remarque aisément combien le sujet est tabou. Entre les défenseurs de la tradition et les indécis, les amis des animaux expriment leur volonté de clore le débat... définitivement !

 

Les Français favorables à l'abolition

Mais avant de rentrer dans tout débat, il faut considérer la position de l'opinion publique. Cette dernière est très largement favorable à l'interdiction de la corrida (74% en 2019 selon l'Express). Pourquoi la classe politique refuse t-elle toujours à prendre une position tranchée ? Vendredi dernier, une proposition de loi sur la maltraitance animale a été portée par des députés LREM emmenés par Loïc Dombreval.

 

Sujet absent des débats parlementaires

Le texte de loi reste intéressant, et l’on ne peut que se réjouir du durcissement des sanctions contre la maltraitance animale. Interdire la présence des animaux sauvages dans les cirques était une mesure indispensable. Malheureusement, la corrida, la chasse à courre et l’élevage intensif restent les grands absents du dossier. Amendements jugés irrecevables, proposition d’interdire ces « spectacles » aux moins de 16 ans. Rien n’y fait ! Pas davantage pour la suppression de l’exception dont bénéficie la corrida dans le Code pénal.

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L'argument de la « tradition »

Les réticences à aborder le sujet, ou la protection explicite de la corrida, est souvent motivée par son rang supposé de « tradition ». En effet, cette boucherie publique, la corrida, s’appuie sur l’article 521-1 qui réprime les actes de cruauté contre les animaux à l’exception des courses de taureaux « lorsqu’une tradition locale ininterrompue peut être invoquée. » Une pratique où la torture d’un animal est évidente en public. Cette protection n'a été remise en cause par aucun gouvernement.

 

De la tradition à ses chantres...

Pour cause : les dits gouvernements ont toujours été sujets à des proximité avec les défenseurs de ces pratiques, à l’exemple des chasseurs et autres malfaisants de la condition animale. Et ce, en dépit des enquêtes d’opinions révèlent une réelle prise de conscience de la part de la population. Même la Catalogne a interdit la corrida depuis 2010. En France, le sujet, au delà de son aspect passionnel, divise. Notamment du fait de sa position située au carrefour de nombreux enjeux d’ordre culturels et économiques.

 

Une pression insistante

Au centre de ces divisions, se trouvent ces fameux groupes de pression importants. Les défenseurs de la corrida mettent en évidence son côté artistique, une sorte de valeur dans l’identification régionale. A travers des supputations de virilités ou de risque. Des évaluations toujours plus contestées en France. Voilà pourquoi la classe politique feint de ne pas entendre cette évolution des mentalités envers la cause animale.

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La corrida se meurt

Ces arguments erronés expliquent la pusillanimité politique dans l’expression de l’opinion publique. Si l’estocade n'émane pas du législateur, de nombreux observateurs estiment, toutefois, qu’elle pourrait venir de... la corrida. Car, malgré tout, cette aberration se meurt. Ainsi, à Nîmes, la fréquentation des arènes est passée de 130.000 en 2017 à 80.000 personnes en 2019.

 

On y vient...

L’estocade du plus affreux spectacle de la mort d’un animal en public est engagée. C’est l’un de ces nombreux vœux qui sont voués à trouver une application concrète. Alors, maintenant, il suffit juste de faire sauter l’interprétation de l’exception dans le Code pénal. On y vient ! Avec la présidentielle de 2022, il faudra encore insister et détruire les arguments éhontés et fallacieux des partisans de la corrida pour l'interdire...

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