La responsabilité d'Edwy Plenel dans l'ascension d'Éric Zemmour
Lors d’une prestation sur BFMTV, Edwy Plenel disait d’Éric Zemmour qu’il correspondait au « néo-pétainisme ». Peut-être. Mais si tel est le cas, le fondateur de Mediapart devrait reconnaître un minimum de responsabilité personnelle…
Temps de lecture 5 MnL’opportunisme éditorial
Avant d’être un chroniqueur, Éric Zemmour était essayiste. Il se reconnaissait dans Philippe Séguin et annonçait partager des idées avec Jean-Pierre Chevènement. Positionnement populaire, dans la perspective des européennes de 2019 et de la candidature du Che à la présidentielle de 2002. Positionnement d'orphelins politiques, surtout depuis cette année-là. Puis les observateurs soulignent un virage à droite de sa pensée, un peu avant les années 2010. Il commence à parler de race, de la "place" des femmes dans la société, et enfin, du grand remplacement. Cheminement lié au contexte politique : l'arrivée de Marine Le Pen, jugée moins conservatrice et libérale que son père, a multiplié les déceptions en interne. Des partis satellites émergent : Parti de la France, Maisons de la Vie et de la Liberté, Front libéré... Zemmour a trouvé un nouveau lectorat, destiné à croître. En effet, par répercussion, l'U.M.P., mélange du R.P.R. et de Démocratie Libérale, s'est centrée. Les conservateurs commencent à quitter le mouvement. C'est ce lectorat, réuni, qui demande aujourd'hui "l'union des droites".
Tapage médiatique, y compris contre lui
Il serait injuste de ne pas citer l'émission On n'est pas couché en tant que révélateur médiatique du personnage. Resté cinq ans à l'antenne, dont quatre avec son compère Naulleau, il n'est pas passé inaperçu. Depuis leur départ, Paris Première diffuse même un talk show autour du duo, Zemmour et Naulleau. Mais un autre média a participé à son ascension : Mediapart, qui en fait un ennemi public. Quand bien même ces articles peuvent être sourcés, et les inquiétudes soulevées vérifiées, le magazine d'Edwy Plenel offre un cadeau au pied-noir identitaire. Il apparaît comme l'un des premiers ennemis de la gauche. Et ça, les défenseurs de " l'union des droites " l'ont bien compris. Certains le rejoignent même pour cela. Parce que les populistes peuvent, dès lors, dire de lui qu' " il dérange ".
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Matraquage gagnant ?
Le fondateur du journal de gauche ne ménage pas celui qui fait silencieusement campagne pour la présidentielle de 2022. Cette semaine, il affirmait : " Zemmour, c'est le néo-pétainisme " sur le plateau de BFM TV. En un mois, le magazine a consacré 25 articles au polémistes, en le présentant comme l'homme à abattre. Une méthode très efficace qui a déjà fait ses tristes preuves : à force de brancardages de toutes parts, Donald Trump a même fini par gagner l'élection présidentielle de 2016. À force d'être critiqué et poursuivi par l'ordre des médecins, Didier Raoult a trouvé un public oscillant entre antisystèmes et anti-sciences. En d'autres termes, tout porte à croire que Mediapart mènerait campagne ( négative ) pour Zemmour. Comme quoi, l'ignorance eût sans doute été plus fructueuse et bénéfique pour tous.
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