Le vrai casse-tête pour le Premier ministre

Le vrai casse-tête pour le Premier ministre. Demain, mardi, notre nouveau premier ministre, Michel Barnier fera ses premiers pas à l’Assemblée nationale. Un Premier ministre en tension par les oppositions et celles des macronistes...
 

Déjà fragilisé par les dérapages des derniers jours

Un budget à boucler rapidement et surtout les sujets régaliens par la Droite républicaine, un camp présidentiel qui menace de rupture en cas de virage trop à droite, voilà dans quelle sauce nage Michel Barnier celle du palais Bourbon. Demain, il y prononcera sa déclaration de politique générale (D.P.G.). Déjà fragilisé par les dérapages des derniers jours, l'ex commissaire européen joue sa survie à Matignon. Contesté par la gauche, cette dernière, n’en doutons pas, déposera très vite une motion de censure, épiée par le R.N.. Cette intervention est, décidément, très attendue.

Réduire la facture

Mais, le temps fort attendu de ce discours est bien celui de la dette publique des pays lequel continue de gonfler flirtant avec les 3.230 trois-mille-deux-cents trente milliards d’euros, soit 112 % du P.I.B.. Un véritable gouffre financier, qui laisse entendre une réduction son train de vie, avec un déficit public proche des 6 % cette année. C’est, vraisemblablement la piste que suivra la Premier ministre pour réduire la facture, soucieux de « justice fiscale » sujet périlleux dans le camp présidentiel. Certes, il convient de redresser les comptes publics toutefois, attention aux mesures trop aisées d’augmentation d’impôts.

L’oreille attentive du Rassemblement national

Sur le plan de la sécurité et de l’immigration les Français attendent plus de fermeté sur le régalien. Il faudra, enfin, penser à davantage de reconduites aux frontières, à la réforme de l’A.M.E. et sur la plupart des mesures de la dernière loi immigration, souvenez-vous, celles qui furent censurées par le Conseil constitutionnel sur la forme. L’oreille attentive du Rassemblement national attend l’assouplissement des conditions d’expulsion des étrangers et l’instauration des peines planchers dans le cadre de certains crimes et délits. Alors, Michel Barnier reprendra-t-il ces mesures défendues par le passé candidat pour la présidentielle ? Un exercice difficile pour lui pour offrir des gages à la droite, éviter de donner trop d’importance au R.N. ou d’une gauche, très rouge. Il faut donc s’attendre à voir surgir la belle vigilance lorsqu’il sera question d’un nouveau texte migratoire plus rigoureux, une politique plus droitisante et des sujets inflammables, comme la fin de vie ou la proportionnelle. Mais, Michel Barnier, vieux briscard de la politique à plus d’un tour ans son sac. Avec une Assemblée aussi plurielle, sa prestation promet bien des discussions.