Lynchage d'Audrey Pulvar, le caniveau médiatique en action
Ce dimanche, Audrey Pulvar a fait parler d'elle... sur des faits de son père. Politiciens adverses, éditorialistes et commentateurs en tout genre s'y sont donnés à coeur joie. Décryptage d'une campagne de dénigrement de bas étage.
Le titre et la photo font tout. Même le pire.
Ce dimanche, nous avons tout vu. Des titres de presse évoquant Marc Pulvar directement, sa notoriété de syndicaliste martiniquais leur paraissant amplement suffisante. D'autres, maintenant volontairement un lien avec sa fille Audrey, journaliste, présidente de la Fondation Nicolas Hulot et maire-adjointe à Paris. Du côté de la photo associé à l'article, la dualité est la même. Alors que beaucoup affichaient justement le visage de Marc, d'autres comme Valeurs Actuelles ont préféré celui... d'Audrey. Allant même jusqu'à titrer : "Le père d’Audrey Pulvar et syndicaliste martiniquais accusé de pédophilie". Dans le cadre d'une campagne régionale en Île-de-France, très en vue des projecteurs médiatiques, ça peut faire mal. Ça peut même relever de la déformation préméditée.
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La mare aux crocodiles bleus en forme d'oiseau
Face à ce type d'amalgames, que l'on pouvait aussi retrouver sur Yahoo et d'autres sites internet, les réseaux sociaux, notamment Twitter, s'y sont donnés à cœur joie. Opposants politiques de droite, d'extrême droite ou non encartés n'ont pas hésité à se manifester. Certains insinuent un deux poids de mesure avec Olivier Duhamel, nous ne reviendrons pas sur les différences entre les deux sujets. D'autres parlent colonisation et décolonialisme, bien que l'on ne comprenne pas exactement le rapport avec Audrey Pulvar. La délectation est à son comble pour ceux qui ont enfin trouvé un moyen, aussi détourné soit-il, de taper sur une opposante politique.
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Les occasions sont bonnes... ?
C'est à l'occasion du mouvement #MeeTooInceste que les cousines de la journaliste ont publié leur témoignage. Si l'on ajoute à cela les ambitions présidentielles de l'édile de Paris, le timing est parfait pour des adversaires souhaitant lancer une campagne de dénigrement. Simplement, bon nombre de personnalités politiques ne restent pas sur les apparences et ont soutenu la candidate à la région. Principalement à gauche, mais aussi à droite et au centre, à l'image de la ministre déléguée Marlène Schiappa (LREM) et de l'ancien maire du Bourget Yannick Hoppe (UDI). Autant le débat sur la séparation de l'homme et de l’œuvre reste à trancher, autant il ne fait aucun doute que l'on peut séparer la fille du père.