Européennes : Willy Schraen, le chasseur qui tire contre son camp !
Européennes : Willy Schaen, le chasseur qui tire contre son camp !
Européennes : Willy Schraen, le chasseur qui tire contre son camp. Le controversé président de la Fédération nationale des chasseurs (F.N.C.), Willy Schraen, a annoncé conduire une liste « Alliance Rurale » aux prochaines européennes. Une liste que la bienveillance de l’Élysée rend dangereuse pour les partis présent sur le même créneau. Cette évolution de l’espace politique français pourrait bénéficier… aux amis des animaux !
L’inévitable clarification
La qualité des listes monothématiques est de forcer toutes les autres à se positionner sur la cause qui les motive. C’était le cas du Parti animaliste en 2019, ce sera celui de l’Alliance Rurale cette année. Celle-ci aspire à défendre « la cause rurale » : la chasse, la pêche, la gastronomie (comprendre : la viande et le poisson). Une occasion rêvée de voir l’ensemble de la classe politique se positionner sur le sujet, soit pour le récupérer, soit pour le rejeter. Avec un parti Les Républicains au bord de la défaite, une clarification sur un tel sujet serait l’occasion de s’offrir un nouveau souffle… ou de confirmer une continuité qui n’a pas porté chance récemment. C’est aussi à Jordan Bardella et Marion Maréchal que la clarification sera déterminante. Les électeurs animalistes de droite, reprochant aux L.R. leur défense de la chasse, appréciaient l’absence de clarté du RN et de Reconquête...
Pas d’embûches sur les autres sujets
L’étau se resserre d’autant plus sur le sujet que Schraen exclut d’aller sur le terrain de l’insécurité et de la politique migratoire. En disant que les ruraux sont « en colère », il précise : « Est-ce qu’ils sont tous en colère parce qu’il y a de la violence, […] de l’immigration ou ce genre de chose ? ». Avant de préférer s’attaquer à toutes ces « gens minoritaire qui aujourd’hui nous expliquent comment on doit vivre et ce qu’on doit faire ». Bref, les partis de droite ne sont donc pas attaqués sur les thèmes régaliens qui leur sont chers. C’est bien de la chasse, de la pêche, de la corrida et de la consommation élevée de viande qu’il est question.
Un chasseur pour figure de proue
La manière la plus positive, pour l’Alliance Rurale, de porter ce combat, aurait été de choisir une tête de liste issue du monde de la gastronomie. Un tel profil aurait été apprécié, et ses idées pro-chasse et pro-corrida auraient pu vivoter à un plan inférieur. En somme, avec un chasseur en tête de liste, ce ne sera pas le cas. Les journalistes le présentent d’abord comme un chasseur, en rappelant sa présidence de la FNC. Quant aux Français, ils sont loin d’être majoritairement favorables au maintien de la chasse en l’état. Le dernier sondage Ifop de janvier 2023 est sans équivoque. 70 % des Français (stables) se sentent en danger lors de promenades les jours de chasse. Ils sont même 78 % à souhaiter l’interdiction de ces pratiques le dimanche.
Willy Schraen, un chasseur pas comme les autres
Même les électeurs ruraux pourraient écarter l’hypothèse d’un vote Alliance Rurale. En cause : la bienveillance de l’Élysée, la proximité entre Thierry Coste, ami de Schraen et lobbyiste pro-chasse, avec Emmanuel Macron… Et l’évitement des sujets régaliens. Par ailleurs, alors que l’immigration et l’opposition à l’U.E. seront, ensuite, de puissants moteurs de vote, les électeurs ruraux ne devraient pas y échapper. Or, là se trouvent, une fois encore, le travers des candidatures monothématiques. Enfin, de la même façon, les candidats de Tous Unis pour le Vivant et des Universalistes obtenaient parfois le triple des voix de leurs homologues du Parti animaliste...
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