Mais qui est le vrai faux 1° secrétaire du Parti Socialiste ?
Publié le lundi 23 janvier 2023Rédigé par Aloïs Lang-Rousseau
Au Parti Socialiste, le congrès désignant le prochain premier secrétaire ne pouvait pas moins bien se passer. Le deuxième tour, très serré, fait encore l'objet de contestations, et les deux finalistes sont persuadés de leur victoire.
Des résultats toujours inconnus
Jeudi soir dernier, avant la moindre publication des résultats, les candidats avaient déjà proclamé chacun leur victoire, suscitant les invectives de leurs opposants... et le malaise de la sphère politique. Olivier Faure, député et premier secrétaire sortant, a le premier partagé sa réaction via les réseaux sociaux du Parti Socialiste. Quelques minutes plus tard, son rival, le maire de Rouen Nicolas Mayer-Rossignol, faisait de même sur son propre compte Twitter. Aucun résultat n'était alors connu. Même le communiqué officiel du PS, annonçant une victoire Faure par 50,83%, ne comportait aucun résultat par département, fait inédit d'après le journaliste politique Laurent de Boissieu.
Une commission de récolement a finalement eu lieu ce dimanche, en vue de passer en revue les détails des résultats. Mais plusieurs cadres déplorent une suspension de séance, la commission n'ayant eu le temps d'achever son travail, et une nouvelle publication de résultats durant cette suspension. Olivier Faure restait alors indiqué comme vainqueur, bien qu'aucun resultat détaillé ne puisse l'affirmer.
Une élection lourde de conséquences
Ce n'est pas la première fois que les résultats suscitent une telle contestation chez le parti à la rose. Mais celle-ci arrive alors que le PS vient de faire un choix inédit en devenant une force d'appui de la NUPES (union de la gauche radicale), dont le chef de file est Jean-Luc Mélenchon. Quelque soit le vainqueur du congrès, le faible écart confirme que la moitié des militants n'a pas été entièrement satisfaite par l'accord noué à gauche, ou par la maigre place qu'y a joué la gauche de gouvernement. 20% ont même montré leur hostilité totale à la NUPES en soutenant la candidate hollandiste Hélène Geoffroy. Quoiqu'il en soit, la crise interne au PS va nuire au mouvement, surtout en cas de dissolution de l'Assemblée Nationale par Emmanuel Macron. Ce serait alors un parti affaibli qui entrerait en campagne dans un cadre restant à définir...
Parti socialiste : bientôt l'éclatement ?
C'est donc sur la stratégie que se joue le désaccord entre les deux candidats autoproclamés premiers secrétaires. Un maintien de ce climat de crise pourrait-il entraîner une scission majeure ? Rien n'est moins sûr. Nicolas Mayer-Rossignol a obtenu le soutien de quelques députés ayant bénéficié de l'investiture NUPES pour se faire réélire. Lui-même gouverne la ville Rouen avec une majorité plurielle du PS à la France insoumise. Les départs du PS se limiteront à quelques hollandistes se rapprochant du Parti Radical de Gauche et de Bernard Cazeneuve, ou ceux à qui les méthodes n'ont pas plu et à qui l'on n'a pas proposé de poste suffisamment alléchant. Ne l'oublions pas, dans beaucoup de partis, les principaux moteurs de décision restent les opportunités et les places...
VOIR AUSSI : https://www.youtube.com/watch?v=7r4wvrP7c8I