Pourquoi Reconquête arnaque tous ceux qui défendent les intérêts de la France
Pourquoi Reconquête arnaque tous ceux qui défendent les intérêts de la France. Depuis la réinvestiture sur le fil d’Ursula von der Leyen à la course à la Commission européenne, Reconquête répand et placarde le mot-dièse #VonderLR. Dans leur viseur : les Républicains, accusés de soutenir Ursula von der Leyen, pésidente sortante de la Commission. Une campagne qui place Reconquête face à ses contradictions...
Von der Leyen sans soutien unanime
Les interventions publiques d’Éric Ciotti, président des Républicains, et de son candidat François-Xavier Bellamy, étaient pourtant claires. Tous deux s’opposent au maintien d’Ursula von der Leyen à la présidence de la Commission européenne. En cause : les mesures prises par la même Commission sur l’agriculture, défavorables au modèle français, ou encore son absence de soutien à la filière nucléaire. Un choix idéologique, en outre, auquel l’on peut ajouter le contexte de sa désignation. En effet, alors que le candidat de la droite parlementaire en 2019 était un autre allemand, Manfred Weber, Emmanuel Macron, comme président français et membre du Conseil européen, a écarté sa nomination au profit de von der Leyen. Les Républicains ont donc voté contre son investiture par le PPE, parti européen auquel ils appartiennent. Raté : les droites des États-membres accordent leur confiance à la présidente sortante, par 400 voix contre 89. Reconquête affirme alors que François-Xavier Bellamy battra campagne pour la candidate von der Leyen. Une déclaration qui en dit long sur l’échelle à laquelle le parti du polémiste Zemmour situe sa réflexion...
Les échelles de raisonnement
En effet, les raisons qui ont poussé les Républicains à s’opposer à la cheffe de l’Union européenne sont nationales, l’appartenance du parti au PPE étant passée à un plan inférieur dans le choix réalisé. De leur côté, les partisans de Marion Maréchal assument un discours européen. Ils se font donc les représentants locaux des Conservateurs et Réformistes Européens (CRE), affrontant le PPE. Pourtant, plusieurs faits ternissent ce discours. En premier lieu, la présence d’un commissaire CRE (polonais) dans l’équipe sortante ! Il s’agit de la conséquence du mode de désignation des commissaires européens, proposés par les chefs d’États-membres. Ensuite, la contradiction entre le discours très atlantiste des CRE et la posture russophile d’Éric Zemmour. Un différend qui aurait d’ailleurs joué sur le choix de la tête de liste Reconquête ; un temps envisagé, l’ancien chroniqueur d’On n’est pas couché a finalement jeté l’éponge en faveur du profil plus lisse de Marion Maréchal. La situation en Ukraine, que la Pologne soutient avec force, confirme cette fracture.
Reconquête, parti euro-centraliste ?
En somme, ce choix, de la part de Reconquête, de faire primer les groupements européens sur les partis nationaux, a engendré d’autres conséquences sur la ligne politique de la campagne. Alors qu’Éric Zemmour semblait promouvoir un embryon de propositions écologistes en 2022, Marion Maréchal a affirmé refuser de « faire de l’Europe un grand jardin bio » ! À ses yeux, l’écologie n’existe qu’au travers des « néo-ruraux » et des « écolos-bobos », à croire les déclarations prononcées par la candidate lors du dernier salon de l’agriculture. Le parti d’extrême droite annonce par ailleurs un « protectionnisme européen » sans même faire figurer la proposition analogue dans son programme national. Ce dernier ne remet nullement en cause les traités européens, pas plus qu’il n’envisage de modification à leur apporter. Le bien-être animal, ayant fait l’objet de quatre maigres propositions il y a deux ans, est purement et simplement oublié cette année. D’autres revirements qui s’alignent sur le projet de la coalition que Reconquête à souhaité rejoindre au Parlement européen. Bref, à un tel degré, l’on est en droit de se demander si, au lieu de lire le projet de Reconquête, nous ne faisons pas face à la déclinaison « France » de celui des CRE. Le parti du « Z » raisonne donc à Bruxelles, avec un programme établi par ses partenaires de Bruxelles, au point de laisser disparaître ses quelques spécificités nationales. Ne serait-ce pas de l’euro-centralisme ?
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VIDEO : https://www.youtube.com/watch?v=5-hKSbudfaU