Référendum ou manoeuvre politique ?

Référendum ou manoeuvre politique ?
Référendum ou stratégie politique ? Le président de la République devrait annoncer demain soir, sur TF1, la tenue d’un référendum. Quels en seront les thèmes ? Si cette annonce se confirme, un risque d’abstention se profile déjà, et une autre question surgit aussitôt : quelle garantie du respect des résultats peut-il réellement offrir ?
Fin de vie, l’encadrement des écrans, travail...
Les Français y sont largement favorables : 83 % se disent prêts à participer à une telle consultation dans l’espoir de pouvoir enfin s’exprimer sur des enjeux majeurs de société. Parmi les sujets les plus attendus figure l’immigration, perçue comme une priorité nationale. À l’horizon de l’automne, trois thématiques centrales pourraient être soumises au vote sur un seul et même bulletin : la fin de vie, l’encadrement des écrans, et le travail, notamment son financement. L’économie, omniprésente dans le quotidien des Français, serait également abordée. Cette idée de référendum, pourtant, ne date pas d’hier : cela fait près de huit ans qu’Emmanuel Macron y réfléchit. Mais aujourd’hui, qui y croit encore ? Annoncera-t-il clairement les sujets retenus pour cette consultation populaire ? Car à plusieurs reprises, il en a parlé… sans jamais franchir le pas.
Volonté de revitaliser la démocratie, rajeunir l'image présidentielle, donner la parole au peuple ?
Alors, à deux ans de la fin de son second mandat, que faut-il penser de cette initiative longuement mûrie depuis la crise des Gilets jaunes ? Les thèmes évoqués, fin de vie, réforme du modèle social, régulation des écrans pour les jeunes, réorganisation territoriale avec la suppression d’un échelon apparaissent importants, certes, mais laissent de côté les sujets les plus clivants. Où sont passés l’immigration et les retraites ? Si Emmanuel Macron relance aujourd’hui l’idée d’un référendum, s’agit-il d’une volonté sincère de revitaliser la démocratie participative, de rajeunir son image présidentielle, de donner la parole au peuple ? Ou bien d’une tentative de calmer les tensions sociales, tout en fixant une feuille de route pour ses deux dernières années à l’Élysée ?
Le général de Gaulle dut quitter le pouvoir
Finalement, il reste également à savoir si les forces politiques joueront le jeu. En cas de victoire du « non », le chef de l’État mettrait en péril son autorité. L’histoire récente invite à la prudence ! En 1969, le général de Gaulle dut quitter le pouvoir après avoir été désavoué par référendum sur la régionalisation et la réforme du Sénat. Or, qui a oublié le précédent de 2005 ? Le rejet massif de la Constitution européenne, suivi de l’adoption du Traité de Lisbonne, reste vécu par beaucoup comme une trahison démocratique.
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